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FEMMES/INITIATIVES : UNE EXPERIENCE REUSSIE D’ELEVAGE DE PONDEUSES A LA MAISON POUR JOSEPHINE MFINA TOUSEHO

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A la retraite, la soixantaine révolue, Joséphine s’est vu charmée par l’élevage des poules pondeuses. C’est à la maison, à Bacongo (le deuxième arrondissement de Brazzaville) , notamment au quartier la glacière que l’éleveuse sans formation a installé son petit poulailler qui lui permet de produire jusqu’à trois palettes et demi par jour, soit une centaine d’œufs. L’appétit vient en mangeant pour Joséphine qui aujourd’hui s’affirme dans son activité, et qui n’exclut pas l’idée de l’étendre avec plus d’ambitions et un cheptel plus important. Mais les pesanteurs du manque de formation et des difficultés d’accès à l’aliment de bétail constituent pour cette femme à l’enthousiasme débordant un véritable goulot d’étranglement.

Comment en est-elle arrivée là ?

Ce n’est pas une décision d’un bon matin qui a conduit Joséphine Touseho, épouse Mfina vers l’élevage des poules pondeuses. C’est comme par pur hasard qu’elle y arrive plutôt. L’histoire commence par son fils qui, inspiré par ses amis qui avaient chez eux des poules en a acheté une, en plus d’un coq. Seulement après l’heureuse éclosion des poussins, ces derniers ne survivront pas à l’étrange violence du coq. Une déception totale le lendemain matin pour le garçon qui heureusement a  eu une bonne consolation de maman : « …nous sommes allés au forum des jeunes entreprises (Ndlr : une ONG d’appui au développement). J’ai payé pour une commande de dix poussins. Quand ils sont arrivés, on nous a appelés et nous sommes allés les chercher. Nous les avons fait grandir, ils commençaient à nous donner des œufs et c’était devenu intéressant et après … on a continué », a confié Joséphine.

Lorsque nous arrivons chez elle, nous la trouvons  dans son modeste poulailler, bavette bien fixée au nez et à la bouche, en train de nourrir patiemment ses 153 poules. Celle qui dispose de l’aliment de bétail dans les mangeoires de fortune le fait avec beaucoup d’application, preuve qu’elle se plait bien dans cette activité qui est devenue pour elle une véritable passion, et qu’elle compte bien faire arriver à un autre niveau :  «  Bien sûr que j’ai les idées de  développer mon activité ! Mais les moyens me manquent pour faire un grand poulailler ou une ferme. J’espère qu’un jour je pourrai avoir les moyens pouvant me permettre de créer une ferme ».

Le manque de formation, une difficulté majeure

Joséphine Touseho Mfina est une éleveuse amatrice pétrie de volonté d’avancer dans ce qu’elle fait. Mais elle est lourdement handicapée par le manque de formation. Malgré tout, pas question de se laisser abattre : « Je n’ai pas de formation dans le domaine et cela constitue une grande difficulté pour moi. Je me débrouille juste avec les livres que j’achète au marché, et je capitalise quelques conseils que je reçois des éleveurs ».

Autre difficulté évoqué par Joséphine, l’accès à l’aliment de bétail. « Quand je démarre les poussins, l’aliment de démarrage je l’achète au marché, après je passe à l’aliment poulette avant de terminer par l’aliment de ponte que je compose moi même quand les poules commencent à pondre les œufs », a -t-elle confiéSeulement, composer l’aliment de ponte n’est pas une mince affaire. Des problèmes d’intrants se posent en effet : « Ce qui m’embête actuellement c’est la poussière de poisson qui est difficile à avoir. Si je pouvais avoir des personnes pour me former, je poserai la question de savoir ce qui peut remplacer la poussière de poisson dans l’aliment à composer. Le problème de poudre de poisson me frêne vraiment. Quand j’arrive au marché chez les vendeuses de poissons fumés, les restes de poissons que l’on écrase pour avoir la poudre ne sont pas toujours disponibles ».

La fierté de mener cette activité en tant que femme

Joséphine s’est par ailleurs dit être fière d’exercer cette activité en tant que femme. Sans doute pour inspirer d’autres femmes : « C’est vraiment une grande fierté pour moi. J’aime beaucoup ce métier de l’élevage. Quand je regarde mes poules et quand je ramasse les œufs je suis vraiment très satisfaite ».

La productrice des œufs qui donne là un exemple d’une activité génératrice de revenus, contributrice à l’économie informelle, est très connue dans le quartier dont les habitants viennent s’approvisionner chez elle. Elle fournit également dans certaines boutiques.

Photos : Joséphine Touseho Mfina travaillant dans son poulailler

Contacts de Joséphine : 05 576 66 41

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